Il existe des tyrans, il existe des chaînes, il existe de la cruauté. Mais le plus souvent, ce que nous désignons ainsi n’est que l’émanation de nous-même, une chose que nous nourrissons en nous et que nous désignons comme autre par abus de langage
Monsieur Madeleine et la conscience
La conscience est ce qui transcende toutes les règles, toutes les apparences, toutes les excuses, tous les faux-semblants et les faux-fuyants derrière lesquels nous nous réfugions ordinairement pour nous épargner le fardeau de la liberté ; la conscience, c’est l’exercice de la liberté.
L’aplatissement du monde
Celui qui n’a pour seul outil qu’un marteau ne peut qu’inlassablement taper ; et les sociétés qui n’ont comme moyen d’évaluation des êtres et des choses que l’argent ne peuvent que les exploiter, les piller si elles le peuvent.
L’épaisseur du monde : la pensée écologique, de Timothy Morton
L’épaisseur du monde, c’est la conscience d’une interaction difficile : tout est imbriqué dans ce jeu de billard à mille bandes où volent des effets-papillons et où les choix ne sont simples que pour ceux qui ne voient que la surface des choses.
Le Seigneur m’a dit de manger (de Marie Noël)
Toi qui m’as fait, Dieu, si je dois,
Innocent, ne jamais mourir,
Ah ! Pourquoi donc as-Tu, pourquoi,
Chargé la Mort de me nourrir ?
La beauté du diable
Lélius, du blog musical De braises et d’ombres, a consacré son dernier billet aux représentations du diable dans la musique, plus spécifiquement aux représentations du personnage de Faust, et plus spécifiquement encore à l’extraordinaire cantate de Faust dans L’Histoire du docteur Johann Faust d’Alfred Schnittke : “Seid nüchtern und wachet” “Sois sobre et veille : ton adversaire, le diable, comme un …
Du recueillement (Maître Eckhart)
Un des premiers chapitres de l’Instruction spirituelle de Maître Eckhart traite du recueillement, et plus précisément de ses circonstances. Je ne suis pas sûr de bien comprendre le recueillement dont il est question, et encore moins ce qui est entendu par Dieu. Mais de ce qui est dit, sans y atteindre, je suis convaincu. Rien, dit Maître Eckhart, ne doit …
Regarder et manger
“La grande douleur de la vie humaine, c’est que regarder et manger soient deux opérations différentes.“ observe Simone Weil dans le passage que je lis, qui est consacré à la beauté, et qui est extrait du petit texte intitulé “Formes de l’Amour implicite de Dieu“. On sait que la beauté est contenue dans le spectacle qu’elle donne ; …
Terre des hommes (de Saint-Exupéry)
A la fin de Terre des hommes, Antoine de Saint-Exupéry parle du rôle de sentinelle du monde et de l’esprit qui est donné à chacun d’entre nous, de la possibilité d’éveil et de grandeur que le long cheminement des générations nous a permis d’atteindre et nous permet d’attendre, et de l’écrasement muet où sombre le plus souvent cette attente, brisée par l’indifférence, le sommeil …
Beauté de l’incertitude
Au tout début du premier tome de Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, Vladimir Jankelevitch observe, interrogativement : « Comment expliquer l’ironie passablement dérisoire de ce paradoxe : que le plus important, en toutes choses, soit précisément ce qui n’existe pas ou dont l’existence, à tout le moins, est le plus douteuse, amphibolique et controversable ? » Il met ainsi le doigt sur une grande vérité, …